Les neufs limites planétaires
Les neuf limites planétaires représentent un cadre scientifique développé pour mesurer et maintenir la stabilité des systèmes terrestres essentiels à la vie humaine. Chacune de ces limites est conçue pour identifier un seuil au-delà duquel les impacts humains pourraient entraîner des changements irréversibles et potentiellement catastrophiques pour l’environnement.
Voici ces neuf limites :
- Changement climatique : Lié aux concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et aux
impacts sur le système climatique de la Terre. - Intégrité de la biosphère : Cela concerne la perte de biodiversité et l’extinction des espèces, affectant les fonctions écologiques et la résilience des écosystèmes.
- Cycles biogéochimiques : Cela se réfère en particulier aux cycles de l’azote et du phosphore, essentiels pour les écosystèmes mais dont le déséquilibre peut causer des problèmes environnementaux majeurs, tels que l’eutrophisation des cours d’eau.
- Acidification des océans : Provoquée par l’absorption excessive de CO2 par les océans, ce qui les rend plus acides, affectant la vie marine, notamment les organismes calcifiants.
- Utilisation de l’eau douce : Surutilisation des ressources en eau douce au-delà de la capacité de recharge naturelle, affectant la disponibilité de l’eau pour les humains et les écosystèmes.
- Changement d’utilisation des terres : Déforestation, urbanisation, et conversion des terres qui affectent les habitats naturels, la biodiversité, et les cycles écologiques.
- Chargement atmosphérique en aérosols : Particules en suspension dans l’atmosphère qui peuvent affecter les systèmes climatiques et la santé humaine.
- Polluants chimiques : Inclut les substances synthétiques comme les plastiques, les pesticides, et les métaux lourds qui peuvent avoir des effets toxiques sur la santé humaine et l’environnement.
- Intégrité de la couche d’ozone : Protection contre les rayonnements ultraviolets nocifs par la couche d’ozone stratosphérique, dont la détérioration a été un souci majeur jusqu’à la mise en œuvre du Protocole de Montréal.
Chacune de ces limites est surveillée pour s’assurer que nous ne dépassons pas les seuils qui pourraient entraîner des changements irréversibles.
La notion des neuf limites planétaires a été développée principalement par un groupe de chercheurs mené par Johan Rockström, un scientifique suédois spécialisé en sciences de l’eau et du développement durable. Johan Rockström a travaillé avec Will Steffen et d’autres chercheurs éminents pour élaborer ce cadre. Le concept a été introduit en 2009 dans un article publié dans la revue “Nature .
L’institution clé derrière cette recherche est le Stockholm Resilience Centre, un institut international de
recherche sur la résilience et la gestion durable des ressources environnementales basé à l’Université de
Stockholm. Ce centre a joué un rôle crucial dans la formalisation et la diffusion de la théorie des limites
planétaires, qui vise à guider le développement humain tout en préservant les systèmes vitaux de la Terre.