Le bilan…du bilan carbone. Que faut-il savoir?
L’empreinte carbone, une science encore jeune et incertaine en quête de crédibilité
L’évaluation de l’empreinte carbone des entreprises est devenue un complément aux indicateurs financiers traditionnels. Toutefois, la validité des réductions d’émissions annoncées est souvent mise en doute. Que vaut une réduction d’émissions de 20% en 5 ans si l’empreinte carbone de départ était sous-évaluée de 200%?
Des bilans carbone quelques clics?
L’automatisation des bilans carbone, promettant des résultats rapides et économiques, se heurte à des critiques significatives. Les logiciels qui produisent des bilans carbone “en quelques clics” à partir de données limitées peuvent engendrer des résultats non fiables et manquer de précision, ce qui alimente les suspicions de “greenwashing”. En outre, l’approche monétaire, qui estime les émissions à partir des dépenses plutôt que des mesures physiques, est particulièrement problématique. Elle peut fausser les résultats par les fluctuations de prix ou par des investissements dans des technologies moins polluantes qui semblent augmenter les coûts. Lorsqu’on multiplie les incertitudes des données d’entrées avec celles des facteurs d’émission, le résultat d’un bilan d’émissions de gaz à effet de serre peut varier du simple au triple, voire au quadruple.
De petits arrangements pour sous-évaluer son empreinte carbone…
Les facteurs d’émission sont essentiels pour traduire les activités en émissions de CO2, mais leur variabilité peut être source de grandes disparités dans les résultats des bilans carbone. Par exemple, des méthodes de production différentes pour un même matériau peuvent aboutir à des facteurs d’émission très divergents. La norme ISO 14064, tout en étant une référence, permet souvent aux entreprises d’écarter des postes d’émissions pour des raisons telles que leur faible proportion relative ou la complexité de leur calcul. De plus, l’adoption de référentiels sectoriels par de grands industriels leur permet d’imposer leurs normes, réduisant ainsi la portée et la précision des bilans carbone en excluant certains postes significatifs. Les documents officiels ne donnent souvent qu’un chiffre en face de chaque scope, puis un total, sans préciser que celui-ci ne couvre qu’un pourcentage de l’empreinte totale. Une autre manière de sous-évaluer son empreinte est celle d’y intégrer des mécanismes de marché, tels que la compensation carbone.
Les nouvelles règles européennes vont mettre de l’ordre dans les bilans carbone
La CSRD introduit des changements majeurs dans le paysage des rapports environnementaux. Elle exige non seulement l’audit et la certification des bilans d’émissions par des commissaires aux comptes, renforçant ainsi leur crédibilité, mais impose également l’intégration des émissions indirectes (scope 3) et la publication des méthodes de calcul du scope 2, “location based” et “market based”. Ces exigences devraient améliorer significativement la transparence et la précision des déclarations environnementales des entreprises.
Que propose ESG Interim Management?
A la lecture de ce qui précède, un bilan carbone ne semble pas la première priorité pour une PME, sauf que vos gros clients vous la demandent!
ESG Interim Management propose donc d’en réaliser un, en sélectionnant le meilleur sous-traitant local, en encadrant le processus et en vérifiant qu’on aille à l’essentiel. Dans le cadre d’une approche volontaire (VSME), il n’y a pas d’obligation de prendre en compte les émissions de Scope 3.